Quand démocrate signifie démoniaque

Chers compatriotes sénégalais,

Ce n'est pas parce que la communauté internationale a des yeux braqués sur le Sénégal ou que des observateurs sont au pays pour la présidentielle que nous allons avaler la pilule de la dictature rampante qui nous tient par la gorge pour un petit verre de "il faut libérer les détendus pour avoir des élections inclusives" que nous sert le pouvoir.

Ne vous réjouissez pas plus que cela. Depuis plus d'une décennie, les sénégalais sont trahis, méprisés et persécutés par tous les mots et moyens.

Celui qui tient à se faire passer pour un homme d'État et un républicain aux yeux de l'opinion nationale et internationale est tout le contraire de l'homme qu'il croit être.

Sachez donc, chers compatriotes, qu'un malin génie ne recule devant rien. D'autant plus qu'il dispose de tout un cartel hommes de main aux aguets : des nervis juridiques, intellectuels, religieux et physiques.

Il faut comprendre que démocratie peut être le pire régime politique du monde, si les institutions ne sont par incarnées avec responsabilité et honneur. Être sage et être rusé sont deux choses différentes, pendant que la démocratie à plus besoin de la sagesse et du contrôle que de la ruse et de la duperie. Tant que tu ne peux pas moralement mettre l'intérêt du groupe au devant de ton égo, tu ne pourras jamais faire un bon démocrate. Et, une République démocratique n'est pas simplement un pays où on vote les dimanches. En effet, la liberté, la transparence et l'égalité ne se résument pas ainsi. Au contraire, la démocratie est un jeu de sacrifices et vertus bien plus complexe auquel beaucoup ne sauraient gagner ou perdre avec rationalité et dignité.

N'oubliez jamais, chers compatriotes,

Ces dernières années de mal gouvernance, de malversations et de maltraitance nous ont familiarisé avec le déni, le mensonge, la médiocrité, le désordre, la stigmatisation, les insultes, la haine, les clivages, la violence, le sang et la mort.

C'est impardonnable !

Les prisons du pays sont remplis d'otages politiques et les cimetières de martyrs de la nation. Les manifestants sont traqués, blessés et tués. Les journalistes intimidés et emprisonnés. L'opposition est infiltrée, réduite à sa plus simple expression et dissoute. Les opposants politiques sont stigmatisés, persécutés, incarcérés et forcés à l'exil.

Les créateurs de contenus, les jeunes internautes engagés et les citoyens honnêtes sont traqués, menacés et emprisonnés. Les médias sont persécutés et fermés. Des sénégalais en captivité sont tabassés, humiliés et morts dans les liens de la détention.

Des fonctionnaires civils et militaires sont radiés, disparus ou retrouvés morts. Internet est constamment coupé. Les leaders d'opinion sont espionnés, traqués, incarcérés. Des réseaux sociaux sont bunkérisés.

Les citoyens actifs sont stigmatisés et méprisés, constamment présentés comme étant de vulgaires chômeurs, des rebelles et des terroristes. Des cabinets de manipulation des chiffres et de l'opinion entrent dans la danse pour intoxiquer nos luttes.

Depuis longtemps, des trafiquants sont couverts par les autorités. Nos deniers publics dilapidés. Nos rues sont remplies de milices et de nervis entretenus par nos autorités. Des individus que l'autorité ne veut pas identifier tuent les sénégalais comme des mouches lors des manifestations.

Aujourd'hui, la procédure électorale est sabotée. Les élections sont annulées sous aucune base juridique et on nous parle de dialogue inclusif. N'oubliez jamais, mes chers ! Trop, c'est trop.

Dieu bénisse le Sénégal.