L'étymologie n'est pas à proprement parler une définition. Mais, elle peut nous renseigner sur le sens d'un mot. Littéralement, le mot « philosophie » désigne l’amour de la sagesse. Pour cerner l'activité ou la posture philosophique, on la présente souvent comme un AMOUR DE LA SAGESSE. Mais, qu'est-ce à dire ?

Etymologiquement, le philosophe est un ami, un amoureux de la sagesse. Le terme « sagesse » est précieux. Il est plus profond que le terme « science », qui renvoie au savoir. La sagesse, elle, désigne une connaissance étendue et profonde des choses de la vie, qui nous permet de bien juger dans l’ordre théorique et de bien agir dans l’ordre pratique. Dès lors, la sagesse est si divine que se dire « sage » pourrait paraître assez prétentieux. Ainsi, être « philosophe », autrement dit, ami de la sagesse, indique surtout qu’on aimerait et souhaiterait atteindre la sagesse et qu’on fait l'effort et la quête pour tendre vers elle. L'estime et la considération que le philosophe a pour la vérité et pour le bien est énorme. Un philosophe est un passionné de la connaissance qui est prêt à tout sacrifier et à creuser partout pour l'acquérir en s'armant de son courage et de ses facultés intellectuelles.

Cette posture classique du philosophe qui démontre qu’il ne croit pas posséder le savoir est plus réaliste et plus humble, lorsqu’on est un être humain : c’est-à-dire, un être rationnel mais faillible. Le philosophe n’est donc pas sage : il n’a pas le monopole de la vérité et du bien ; mais, il n’est pas un parfait ignorant, non plus, car il ne croit pas savoir ce qu’il ne sait pas et ne croit pas être celui qu’il n’est pas. Il est un homme conscient de ses capacités et de ses limites qu’il désir vigoureusement et rigoureusement combler. Il est un amoureux de la sagesse, un être profondément attiré par le vrai savoir et la bonne action. Les deux étant inséparables et le savoir inépuisable, il cherche constamment à bien savoir pour bien agir. Ainsi, le philosophe part, sans cesse, interroger, analyser et diagnostiquer le monde pour en tirer la connaissance la plus parfaite possible ; car, c'est en cela que tiennent les meilleures vertus humaines. La sagesse est une perfection divine, mais l'ignorance est une malédiction et une prison dont il faut libérer l'âme humaine. Philosopher, c'est tâcher de tendre vers plus de sagesse pour s'éloigner davantage de l'ignorance.
