Le religieux au service du Laique

Ce n'est pas parce que les foyers musulmans du Sénégal ne sont pas organisés ou informés. Ce qui ce passe, est plus lié au fait que nombre d'entre eux relègue la République au second plan.

C'est la conséquence socio-culturel inerrante à l'historique de l'État du Sénégal, dans un sens ; et dans un autre, c'est lié à la conception de la sainteté et de la sacralité.

Il y a souvent une bulle qui fait de la chose politique et de son expression libérale et républicaine une affaire mondaine et non essentielle manifestement décalée de leurs missions. Une lecture qui doit évoluer au rythme des mutations et de la mentalité des peuples qu'ils représentent et qui les glorifient.

Il faut repenser et refonder une République sénégalaise à la place de la République du Sénégal héritée du colon. Notre décolonisation, notre indépendance et notre souveraineté en dépendent.

Il faut ramener les valeurs traditionnelles et les valeurs cardinales de la foi dans l'éducation et le jeu politique pour la gouvernance du pays. Il faut que nos guides d'aujourd'hui se trempent davantage à l'image de leurs pères, nos anciens guides et résidents.

Les formes de combat, les stratégies et les rapports de force ont connu d'énormes changement à travers les âges. A chaque génération sa mission. Il faut que nos foyers religieux, au-delà de la sacralité et des mystères, communiquent de façon claire et accessible au peuple sur des questions d'intérêt général.

Ils doivent se politiser de façon rationnelle et assumée au service des citoyens, pour la République, la liberté, de la démocratie et de la laïcité sénégalaise.

La stabilité, la paix et la prospérité des peuples du monde actuel sont étroitement liés à l'organisation politique et les mode de gouvernance des peuples. Le Sénégal dispose de leviers, de forces vives et de voix qui ne sont pas suffisamment et clairement utilisés au service de la République et de l'état de droit.

De la même manière qu'il faut désacraliser la politique au Sénégal et les fonctions politiques, de cette même manière il faut désacraliser les positions politiques des foyers religieux et parler à haute et intelligible voix aux citoyens dans la cadre du débat contradictoire et constructive de la chose politique au Sénégal. Nous sommes trop dans la résignation.

Cependant, toute religion à des aspirations politique. La religion est un élément de socialisation et d'humanisation des individus et de l'espace public. Dans l'échange et dans la communion au service de la vérité et de la paix les institutions religieuses peuvent jouer une énorme participation dans le contrôle et le redressement les institutions laïques de ce pays. Le Sénégal a un potentiel socioculturel inexploité.