Ousmane SONKO n'a été capturé et enfermé ni par la justice, ni par l'État, ni par le gouvernement, encore moins par le président de la République du Sénégal ; mais, plus concrètement, par le pouvoir. Il faut comprendre que seul le pouvoir pouvait avoir cette force nécessaire et ses garanties susceptibles d'exécuter cette tâche délicate et risquée, au vu et au su de tout le monde, et dans plus grand des calmes.

Macky SALL n'est pas celui qui seul à pu réduire son opposant Ousmane SONKO, à sa plus simple expression : c'est le pouvoir. Mais, qu'est ce donc que le pouvoir au Sénégal ? Entendez le pouvoir au sens large du Système - état de la République démocratique et laïque du Sénégal. Cette force et cette volonté, non pas républicaines mais politico-religieuses, incarnées par la capacité qu'à le temporel et spirituel à s'associer dans l'urgence, le fond et la forme, pour préserver les acquis de l'élite local et du colon.

Le pouvoir au Sénégal n'émane pas forcément du peuple, mais de tiers personnes qui ont récolté des garanties et des biais de confirmation qu'une bonne partie du peuple à irresponsablement et aveuglement donné par des mécanismes sociopolitiques, culturels et sacrés depuis la colonisation, aux lendemains des indépendances, jusqu'à nos jours.

Aujourd'hui, tout va bien, pour le système - état, et dans le meilleur des mondes. Macky SALL est devenu un héros, un homme fort, respectueux, aimable, qui aura sa sortie honorable. Pourquoi ? Parce qu'il a bien servi le système - état ! Tout le monde s'y retrouve : opposants, hommes d'affaires, fonctionnaires corrompus, voleurs en liberté, marabouts et fils, artistes, communicateurs traditionnels, et j'en passe. Seul Ousmane SONKO, sa famille, ses militants - sympathisants et les citoyens lambda qui nourrissaient espoir en sa vision et ses projets sentent que problème il y a.

Du reste, la vie continue, de plus sure et de plus belle au Sénégal. Moins de doutes. Moins de menaces. La République s'est départie comme toujours d'un homme qui semblait combattre les privilèges et qui jouait avec les acquis du système. La menace patriotique qui voulait réveiller le sphinx endormi paisiblement dans le citoyen sénégalais semble écartée et débarrassée du citoyen sénégalais : cet homme de paix et de stabilité, cette personne docile et fidèle. La relève et le relais du système - état devront être assurés et pérennisés. Aujourd'hui, tout le monde garde ses chances de se servir du gâteau de la République au nom des sénégalais qui n'ont ni noms ni relations. Et que vive le social et la Téranga pour un Sénégal meilleur. Toute l'élite et tous les privilégiés à la routine stable et aisée pourront dormir tranquille jusqu'à l'apparition du prochain homme politique aux idées de ruptures et de révolutions dans 15 à 20 années.